Et toujours les Forêts de Sandrine Collette

 378 pages. publié en 2021.

Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence. À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.

Mon avis :

Wahou quel roman étouffant ! J'ai eu la sensation de manquer d'oxygène tout au long de ma lecture ! C'est une histoire très sombre qui démarre avec une femme qui ne veut pas de son enfant et qui le dépose chez des amis pendant des mois, avant de le récupérer et de le déposer chez quelqu'un d'autres... jusqu'au jour où Corentin va enfin trouver son équilibre chez sa grand mère. Mais la Terre se meurt et la chaleur finit par avoir raison de celle-ci.

On est dans un roman de survie, de questionnement sur ce réchauffement climatique. Un univers où parfois on prend des décisions en pensant au futur, sans se douter un seul instant que ce que l'on fait est mal, très mal. On suit donc Corentin et on le voit grandir dans un monde froid où les sentiments et l'attachement aux autres est infime. Corentin va tenter de survivre dans ce nouveau monde solitaire. Lui qui a toujours été seul va faire face en compagnie de son chien, compagnon fidèle et qui a survécu à la mort.

Sandrine Collette a tellement ce talent si particulier de proposer des romans très sombre, étouffant où on s'attache malgré tout à des personnages qui sont gris. Ni bons, ni mauvais, ils agissent selon ce qu'ils pensent être la meilleure chose à faire. Et ce qu'il fait à Mathilde par exemple m'a vraiment révulsé. Je pense cependant que 90 % des gens auraient fait comme lui dans un souci de permettre à reproduire la vie sur Terre.

Des personnages sombres et complexes, une survie à chaque instant et cette petite lueur d'espoir qui nous fait espérer qu'au bout du chemin la vie reprendra. Un roman fort et puissant, parfois lent et très contemplatif, mais qui m'aura marqué !

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