L'affaire Isobel Vin de Tony Cavanaugh

Année d'édition : 2017
Edition : Sonatine
Nombre de pages : 413
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le nouveau Michael Connelly est australien. Pour n’importe quel passant, les rues, les places, les jardins de Melbourne possèdent un charme certain. Pour Darian Richards, chacun de ces lieux évoque une planque, un trafic de drogue, un drame, un suicide, un meurtre. Lassé de voir son existence ainsi définie par le crime, et uniquement par le crime, il a décidé, après seize ans à la tête de la brigade des homicides, de passer à autre chose. Une vie solitaire, plus contemplative. Il accepte néanmoins de sortir de sa retraite par amitié pour le chef de la police qui lui demande de disculper son futur successeur, en proie à des rumeurs relatives à une ancienne affaire : en 1990, après une fête donnée chez elle, on a retrouvé le corps sans vie de la jeune Isobel Vine. Suicide, accident, meurtre ? L’enquête fut d’autant plus délicate que quatre jeunes flics participaient à cette soirée. Elle fut classée sans suite, mais le doute persiste sur ce qui s’est réellement passé. Reprendre des investigations vingt-cinq ans après les faits n’est jamais une partie de plaisir, surtout quand l’affaire concerne de près la police. Les obstacles ne manquent pas. C’est sans compter sur le caractère obstiné, rebelle et indiscipliné de Darian Richards et sur sa fâcheuse habitude à porter davantage d’attention et de respect aux morts qu’aux vivants. L’enquête rythmée de nombreux rebondissements va peu à peu l’amener aux frontières du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, et Richards y perdra peut-être ses dernières illusions. Une description rarement vue des rouages policiers. Une ville, Melbourne, personnage à part entière du roman. Une intrigue captivante. Et un antihéros plein de blessures intimes, misanthrope et obstiné, que l’on a envie de retrouver à peine la dernière page tournée.

Mon avis :

L'affaire Isobel Vine est un thriller efficace et rondement mené. J'ai passé en compagnie de nos héros un excellent moment grâce à une enquête palpitante où les suspects sont nombreux et où on se demande jusqu'à la fin qui est le coupable, et surtout si coupable il y a.

On fait rapidement la connaissance de Darian Richards, un ancien flic qui a décidé de démissionner et de tout abandonner après l'échec cuisant d'une de ses enquêtes où le tueur en série court toujours. Et tandis qu'il profite de sa solitude, voilà que son ancien patron, son ami et mentor lui demande de blanchir totalement le futur chef de la police au sujet d'une mort qui est toujours restée suspecte, vingt cinq ans plus tard. Darian accepte malgré lui et demande du soutien à Maria, la seule en qui il a confiance et à Isosceles, un geek qui ne vit que via les réseaux et l'informatique. 

L'enquête avance à petit pas, entre interrogatoire, découverte des procès verbaux cette fameuse nuit où une jeune femme de dix huit a été retrouvé morte à son domicile étranglée par une cravate. Suicide, jeux sexuels qui a mal tourné ou meurtre, c'est ce que Darian va devoir découvrir et il n'a que peu de temps pour blanchir totalement Nick le prochain chef de la police. Certes, l'enquête est assez lente, mais l'ambiance est sublime, poétique. En même temps qu'on découvre les lieux, Darian se souvient d'une multitude d'événements de son passé qui s'y sont déroulé. Tout à son enquête, il se laisse submergé par un tas de souvenir qu'il nous partage généreusement. Des meurtres, des suicides, des règlements de comptes... chaque lieu est propice à un acte barbare et violent et Darian ne cesse de nous les évoquer pour que l'on comprenne un peu mieux pourquoi il a préféré abandonner sa mission de protection et d'enquêteur au profit d'une vie calme et solitaire.  

Entre cette ambiance de fausse quiétude qui règne et où les suspects sont nombreux, on fait la connaissance d'un trio improbable et attachant : Darian, ce flic au méthode cash et qui cherche toujours la vérité, peu importe comment il l'obtient, Maria, cette femme flic amoureuse d'un gangster qui n'hésitera pas à intervenir pour la femme qu'il aime au détriment de la loi et Isosceles, un solitaire, calme et maniaque qui ne vit que pour l'informatique, préférant la compagnie d'un ordinateur à celle de personne. Ce trio qui va devoir remonter le temps pour découvrir si Isobel a été assassinée ou non. Les langues vont se délier peu à peu, mais j'avoue que jusqu'au bout les révélations sont surprenantes. Je ne m'attendais pas du tout à un tel dénouement ! 

Avec ce premier roman de l'auteur, je suis conquise et impatiente de découvrir les prochaines enquêtes de Darian. Alors certes, un détail m'aura un peu chiffonné concernant une preuve direct pour inculper un personnage, une preuve qu'on aura gardé pendant 25 ans à l'abri des regards indiscrets, une preuve que toute personne normalement constituée aurait jeté depuis longtemps et qui finit par ressurgir pour sauver la mise de Darian qui avouons-le patauge un peu avec cette enquête par moment. Sans ce détail trop facile, j'aurais sans nul doute eu un gros coup de coeur... L'auteur nous transporte avec lui et ses héros, mais aussi avec Isobel dont on découvre l'histoire au fur et à mesure via de nombreux flashback qui nous permettent de cerner le personnage et de comprendre ce qu'elle a enduré... pauvre fille naïve...

L'affaire Isobel Vine est un très bon thriller. Bien ficelé, bien pensé, il est intelligent et prenant. Jusqu'au bout, j'allais de surprise en surprise face à ces flics corrompus, ces gens qui se fichent de la vie d'une innocente... Il me tarde de retrouver Darian !

Les plus :
- L'enquête 
- Les personnages

Les moins : 
- Une preuve qui surgit de nulle part et qui permet de quasiment clôturer l'enquête.


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