Quai des affres de P. J. Valeri

 425 pages. Publié en 2024

Le commissaire Chiarini est sur les dents : Gravier, le tueur qu’il a coffré dix ans auparavant pour le viol et le meurtre d’une jeune femme, sort de prison. Persuadé que le criminel va récidiver, il décide de le suivre et de tout faire pour éviter un nouveau drame. Chiarini est obnubilé par cette enquête. Il voudrait arrêter le temps, arriver avant l’irréversible, avant l’impardonnable. Gravier a purgé sa peine. Il est libre, mais sous haute surveillance. Il tente de se réinsérer, de lutter contre les préjugés, et surtout, contre ses pulsions. Saura-t-il saisir la seconde chance que lui offre la vie ? Et puis, au milieu de ce climat de tension, une jeune serveuse est retrouvée assassinée chez elle… Un duel sans merci s’engage entre le commissaire obsédé par la justice et le criminel en recherche de rédemption.

Mon avis :

Quai des affres est un roman avec lequel j'ai eu du mal. Roman très sombre avec des personnages qui nous donnent des angoisses, c'est un roman qui se veut étouffant et criant de vérité.

Ce roman atypique ravira les amateurs de romans noirs, aucun doute là-dessus. Me concernant j'ai trouvé qu'il était un peu lent, trop lent et la noirceur de deux principaux personnages est difficile à accepter.

Chiarini d'un côté qui est persuadé que le tueur qu'il a coffré dix ans plus tôt va récidiver et qu'il est impossible pour lui de se réinsérer dans la vie. Chiarini va donc l'espionner dès sa sortie et lui faire passer un message : "je te surveille, tu vas retourner en prison". Parce que c'est la seule chose que l'inspecteur désire. Etre là au moindre faux pas de Gravier pour le renvoyer derrière les barreaux.

Et on a Gravier qui sort de prison au bout de dix ans. Il espère reprendre une vie normale et souhaite qu'on lui fiche la paix. Mais la prison change un homme et Gravier va vite le découvrir.

De nombreux personnages gravitent autour de ce duo improbable prenant chacun partie pour l'un ou l'autre des deux camps. Il sera donc question de vengeance, de réhabilitation d'un détenu, de reprendre sa vie de zéro. Ce roman pose aussi de nombreuses questions sur le système judiciaire en général et tout ce qui est mis en place pour la sortie d'un détenu : retrouver un emploi, un hébergement. Les RDV avec un psychologue, avec le ministère de la justice et tout un tas d'employés qui voient défiler des dizaines d'anciens détenus dans leur bureau. Et là, on se pose la question de l'efficacité de ce système.

J'ai vu les événements arriver et j'ai compris le rôle de certains personnages très tôt (Suzanne par exemple). Fort heureusement, certains personnage dont Chiarini ont quand même su me surprendre et j'ai beaucoup aimé la fin.

Le quai des affres c'est finalement un plaidoyer contre un système qui ne fonctionne pas et qui se doit d'être revu.