Les Morsures de l'ombre de Karine Giebel

 320 pages. Publié en Septembre 2009.


Elle est belle, attirante, disponible. Il n'a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre. A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps. De le faire souffrir lentement. Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n'est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince...

Mon avis :

Et c'est encore un sans faute pour Karine Giebel. Troisième roman que je découvre de l'auteur et force est de constater que je l'ai dévoré. En débutant ce roman, j'étais loin de me douter que mon coeur allait palpiter à de nombreuses reprises. Mais finalement, n'est-ce pas là la patte de l'auteur ? Karine Giebel parvient chaque fois à nous proposer des histoires sombres de violence, de torture, de séquestration où on souffre du début à la fin avec les personnages. Un vrai talent et il me tarde d'en lire un autre de l'auteur !

Les morsures de l'ombre c'est une histoire de séquestration qui tourne mal. Une sombre histoire de vengeance où une jeune femme pense détenir dans une cellule un criminel. Elle n'attend qu'une chose : qu'il avoue et révèle tous ses secrets. Mais qui est le véritable criminel dans l'histoire ?

Quand je lis cet auteur, je manque d'air. Parce que je sais qu'elle n'épargne pas ses personnages et qu'elle propose tout ce qu'il y a de plus sombre dans l'humanité, laissant malgré tout apercevoir une petite lumière de bonté. Et ce fut le cas avec les morsures de l'ombre. Une bonne partie du roman se déroule dans un sous-sol miteux où Lydia retient Benoît prisonnier. L'autre partie du roman se découpe en deux sous parties : La recherche de Benoît par ses collègues des forces de l'ordre et la vie de Lydia, même si cette dernière reste énigmatique. 

On souffre réellement dans ce roman et la noirceur de l'âme humaine est tellement bien développée et utilisée qu'on a l'impression de lire ce roman en totale apnée. Qu'est-ce que j'ai souffert avec Benoît ! J'ai enduré tous ses supplices avec lui tandis que je souffrais aussi pour Lydia et sa souffrance émotionnelle. Et lorsque deux personnes en totale souffrance s'affrontent, notre coeur ne peut que souffrir pour les deux. C'est une histoire forte et puissante sur la rédemption, le pardon, le deuil et ses conséquences et la folie.  

Les personnages principaux et secondaires apportent chacun leur pierre à cet édifice basé sur la colère et la douleur. Ce besoin humain de voir l'autre souffrir pour ses péchés et devenir son bourreau pour soulager notre propre conscience. Intense et addictif, Les morsures de l'ombre est une bombe qui reste en tête longtemps après. Une histoire à la Misery tout en noirceur et violence qui ne sera à réserver qu'à un public averti.

Et que dire des révélations finales ! Je n'ai rien vu venir ! Totalement sous le choc de ce final imprévu et impressionnant. Une maîtrise totale de l'intrigue. J'en redemande !

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