Mort d'une libraire d'Alice Slater

 360 pages. Publié en Mars 2024


Roach, libraire à Londres, gère son rayon true crime d’une main de maître. Ses passions : les meurtres non élucidés, les escargots, la mort. Dans sa librairie en déclin, débarquent un jour de nouveaux libraires pour une reprise de la dernière chance. Parmi eux Laura, employée modèle, poète à ses heures perdues, un rayon de soleil face à la sombre Roach. Entre elles, un jeu de fascination et de répulsion s’installe. Et Roach, intriguée par la perfection de façade de Laura, commence à fouiller dans sa vie, jusqu’à aller trop loin…




Mon avis :

Alerte au coup de coeur. Je ressors de cette lecture l'esprit tout chamboulé ! Je ne m'attendais pas du tout à cela quand j'ai commencé ce roman. En fait, la couverture et le titre me laissaient penser qu'on serait davantage sur un thriller cosy, assez léger. Les thématiques sont loin d'être légères, au contraire !

Mort d'une libraire c'est un page-turner efficace. Diablement efficace, parce qu'on a ce besoin de voir comment toute cette histoire va se terminer. On va suivre ce roman via deux points de vue : Laura et Roach. Elles sont le jour et la nuit, le feu et la glace, le ying et le yang. Tandis que Laura est une jeune femme qui prend soin d'elle, une jeune femme solaire et qui apporte le soleil, Roach est renfermée, négligée et taciturne. Elles ne semblent avoir aucun point commun et pourtant, Roach va très vite déceler en Laura une personne qui lui ressemble. 

Roach est une passionnée de True Crime. Elle participe à des conventions, écoute des podcast tous les jours et ne lit que cela. Lorsqu'elle découvre que Laura possède un livre sur un tueur en série dans son sac, elle est persuadée qu'elles peuvent devenir amie. Elle va donc tout mettre en œuvre pour se rapprocher de sa collègue. Mais Laura déteste tout ce qui se rapporte au true crime en lien avec son passé traumatisant. Elle ne peut donc s'empêcher de rejeter Roach et de la trouver horrible car cette dernière ne cache pas sa fascination pour les tueurs en série.

J'ai adoré le contraste saisissant entre les deux jeunes femmes qui se partagent le même lieu de travail, les mêmes collègues et la même passion des livres. Autant Laura est lumineuse, bosseuse et toujours entourée, autant Roach est seule, très seule et taciturne. Mais chacune souffre de la même chose : une obsession déroutante pour quelqu'un. Parce que oui, tout au long du roman, on découvre que Roach est obsédée par Laura et va tout faire pour que Laura devienne son amie. Mais clairement, son obsession est vraiment flippante... Et elle sera prête à aller très loin pour attirer l'attention de sa collègue, au point de flirter avec l'illégalité ! 

Mais Laura n'est pas aussi solaire qu'elle semble le laisser penser. Elle voue elle aussi une obsession un peu malsaine pour Eli son collègue. Elle fait tout ce qu'elle peut pour attirer l'attention du jeune homme et leur relation surfe sur l'ambiguïté. C'était assez malaisant de voir chacune des deux jeunes femmes tout faire pour attirer le regard de leur cible. 

Il est également très souvent fait notion de féminisme, de tueurs en série et de la place qu'ont les victimes de serial killer dans les médias. Le constat est sans appel : ce sont les tueurs qui sont mit sur le devant de la scène au détriment de morts. Le roman évoque également le fait que le true crime soit devenue populaire et je dois bien avouer que je connaissais une bonne partie des affaires qu'évoque Roach. 

Mort d'une libraire c'est un roman où les choses changent, où les rebondissements sont nombreux. Il y sera question d'obsession, d'alcoolisme, de déchéance et du fait de perdre toute sa lumière à cause d'une addiction qu'on ne maîtrise pas. J'ai adoré me plonger dans cette histoire qui nous propose une fin surprenante mais logique avec tout le cheminement. Je suis surprise de ne pas avoir davantage entendu parler de cette pépite qui à mon sens vaut largement la peine d'être lu !

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