la ligne du temps chapitre 1 de valentin steinmetz

 207 pages. Publié en 2023


"Miss Wald monte sur la scène, maquillée et prête à rayonner devant les caméras et des milliards de téléspectateurs. Elle prend l'antenne pour officialiser la réussite d'un combat mené par des millions de femmes avant elle. Il fut un temps où les hommes avaient le contrôle sur l'avenir des femmes, leur droit de vote, leur droit de liberté. En ce jour de l'an 2142, elle est fière de présenter un tournant dans l'humanité. Votée par une majorité de femmes, nous entrons dans l'ère de la souveraineté féminine ! Mais cette nouvelle ne peut pas plaire à tout le monde. Les hommes fondent des groupuscules et peuvent se montrer impardonnables. Découvrez le tournant d'un monde luttant contre l'échec écologique et social en suivant la misérable vie d'une jeune étudiante. Loin de son cocon familial, vivant d'idées reçues, découvrira-t-elle un monde associable ou, au contraire, un monde inchangé ?" *Ce roman est destiné à un public averti. Il contient du contenu explicite, des insultes et il est susceptible de choquer les plus jeunes lecteurs. Merci pour votre compréhension.*

Les plus :
- Le format court et facile à prendre en main.
- L'histoire de cette nation qui est devenue matriarcale

Les mois :
- Peu de dialogue
- Le style de l'auteur, manquant parfois de fluidité.
- Un peu répétitif et plat.

Mon avis :

Bienvenue dans un monde féministe, mais...

La ligne du temps partait avec une bonne histoire de base. De la science-fiction féministe, très alléchant. Les femmes sont au pouvoir, elles dirigent 90 % des institutions et tentent de coloniser d'autres planètes à leur manière. Cela avait donc tout pour me plaire. Pourtant, je n'ai pas vraiment trouvé ce roman féministe comme le voulait l'auteur. Je m'explique :

Les femmes dans l'ensemble du roman ont peur. Elles ne sortent plus, ont peut de se faire agresser par les hommes. De ce fait, la grande majorité prend des cours à distance et ne sort quasiment pas de chez elle. Si vraiment nous étions en plein matriarcat et féminisme, les femmes n'auraient pas peur de se faire agresser par les hommes à chaque coin de rue. Elles ne les détesteraient pas à ce point, une peur viscérale. Il suffit de voir les Amazones. Elles sont féministes et n'ont pas peur des hommes. Au contraire, elles luttent à armes égales contre eux.

Des héroïnes qu'il est difficile de comprendre

J'ai également trouvé que le peu de dialogue ne nous aide pas à cerner la personnalité de nos deux héroïnes. Elles n'ont aucune échange verbale avec les autres, ou tellement peu que cela ne se voit pas. Pourtant, c'est bien par la parole et la manière dont elles s'expriment qu'on va apprendre à les connaître et les cerner. Si encore nous avions de la première personne pour comprendre leur ressenti et leur perception des choses, mais ce n'est pas le cas. J'ai aussi trouvé que c'était un peu plat, dans le sens où il ne se passe pas grand chose. On suit Amandine, étudiante qui passe plus de temps enfermés chez elle à faire ses cours à distances et Miss Wald, une journaliste qui fait simplement son job.

L'auteur ne nous offre qu'à de très rares occasions des pensées des deux jeunes femmes, le tout avec beaucoup de détails sur le monde, parfois digne d'une revue historique ou scientifique. Nul doute que l'auteur a énormément planché sur le sujet, qu'il a beaucoup d'idées et envie de surprendre, et même si je n'ai pas été conquise par sa plume, nul doute que cela le fera chez d'autres lecteurs.

Un panel de bonnes idées, pas suffisamment exploité.

L'auteur avait beaucoup d'idées, cela se ressent. Mais pour le coup ce premier chapitre met trop de temps à mon sens à se lancer et même les dernières pages très violentes n'ont pas su me captiver. Même le Ahou masculin des hommes, semblables au cri des spartiates ne m'aura pas fait sourire. Quand les hommes se rebellent, je me suis posée la question de contre qui finalement ils se rebellaient. (et sans rire, j'ai même fait le parallèle avec le film Barbie où justement les Hommes prennent le pouvoir sur les Femmes parce qu'ils n'en pouvaient plus d'être recadré au second plan). Car oui, dans la ligne du temps ils veulent reprendre le pouvoir qu'ils n'ont jamais perdu. Auquel cas, aucune femme n'aurait eu peur de se retrouver seule dans la rue ou près d'un homme sans craindre de se faire violer.

Finalement...

Je n'étais je pense pas le public ciblé par ce roman et c'est dommage parce que j'en ai lu des romans violents et où la place de l'homme ou de la femme est remise en question. (Gor de John Norman pour ne citer que cette série très masculine). Mais je pense que pour ce roman je n'ai été que spectatrice de loin, ne parvenant pas à m'attacher aux deux héroïnes. Dommage !



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