Toutes blessent la dernière tue Karine Giébel

 

Nombre de pages : 786 pages

Quatrième de couverture :  Maman disait de moi que j'étais un ange. Un ange tombé du ciel. Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais... Je connais l’enfer dans ses moindres recoins. Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures. Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler… Tama est une esclave. Elle n’a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin… Frapper, toujours plus fort. Les détruire, les uns après les autres. Les tuer tous, jusqu’au dernier. Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures. Un homme dangereux. Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite ! Parce que bientôt, tu seras morte.


Mon avis :

Je ne connaissais pas l'auteur, mais j'en avais déjà entendu parler. Aussi lorsque je suis tombée sur l'un de ces roman, je n'ai pas hésité. Et j'ai bien fait ! Ce fut un immense coup de coeur ! J'ai eu des frissons à maintes reprises durant ma lecture.

La plume de l'auteur est fluide, à portée de main et malgré l'alternance passé/futur et l'alternance des points de vue, à aucun moment cela ne dérange la compréhension et la lecture. Les mots sont forts, les scènes horribles et les descriptions sont effrayantes de réalisme. Ce beau pavé de 786 pages, je l'ai dévoré en deux soirs tellement j'étais captivée et soucieuse de voir comment Tama allait s'en sortir.

L'histoire est horrible et cruelle. Pourtant, on ne peut s'empêcher d'espérer y voir de l'espoir et la lumière qui parviendra à sauver Tama. Tama c'est une petite fille de huit ans que son père va envoyer avec une tante en France, pour tenter de lui permettre une vie meilleure. Mais c'était sans se douter que la pauvre enfant deviendrait vite une esclave, une femme de ménage, une nourrice pour des familles toujours plus violentes avec elle. Torturée, battue, séquestrée, tourmentée du matin au soir et subissant mille et une sévices, Tama devient victime d'un système d'esclavage moderne. Elle ne pourra pas fuir, ne connaissant personne et n'ayant aucun papier. Elle ne pourra que grandir dans toute cette violence, croisant dans sa vie quelques rares personnes qui vont se montrer bonnes avec elle. D'un enfant dont elle a la charge car les parents n'ont pas le temps de s'en occuper, à une vieille dame qui la prendra en affection, Tama tiendra le coup malgré tout grâce à eux. Grâce aux bribes d'amour que certains sauront lui offrir. 

Mais Tama grandit et les violences deviennent chaque fois plus fortes, l'amenant parfois à l'article de la mort. Elle tente de se raccrocher au peu de bonheur et de réconfort qu'elle trouve dans la lecture. Car Tama est une fille intelligente et très vite, elle apprendra, seule, à lire et à écrire, cachant aux yeux de tous qu'elle arrive à s'instruire. Il m'est arrivé de poser le roman parce que j'avais beaucoup de mal à encaisser les violences et viols que subissait Tama. De son plus jeune âge jusqu'à l'adolescence, sa vie ne sera que torture et misère jusqu'à ce qu'un homme tente de la sauver. Et le roman prend alors une toute autre dimension grâce à Izri.

L'amour que porte Tama à Izri est magnifique. Il sera sa bouée de sauvetage, la seule personne sur qui elle pourra se raccrocher et suivre l'évolution de leur vie avait quelque chose de magnifique, même si l'horreur continue à sévir dans la vie de la jeune femme.

Les personnages sont tellement puissants et crédibles. Tama est forte, courageuse, elle ne baisse pas facilement les bras et parfois on arrive à palper sa souffrance et sa douleur tant l'auteur parvient à nous faire ressentir ses émotions. Gabriel est aussi un personnage que j'ai adoré. Froid, solitaire et dangereux, il ne vit que pour venger la perte d'un être cher et lorsqu'il trouve cette jeune femme blessée et qui a dû souffrir mille tortures, il parvient à trouver une manière d'alléger sa propre peine. Izri aussi aura fini par me séduire malgré un part d'ombre de son caractère et un comportement que je n'ai pas toujours cautionné. J'ai ressenti sa douleur, son mal-être permanent. Il m'a fait beaucoup de peine.

Je ne parlerais pas des autres personnages, ils sont nombreux et je vous laisse les découvrir, mais bon dieu se furent quasiment tous des salauds, des violeurs, des tortionnaires et des barbares !

En bref, Toutes blessent, la dernière tue est un bijou. Le roman le plus fort que j'ai lu cette année. Il me restera longtemps en mémoire et je n'ai qu'une envie : découvrir d'autres romans de Karine Giebel !



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