Commandant François Chanel de Pascal Marmet

Nombre de pages : 230 pages
Quatrième de couverture : Une enquête menée par un flic musicien, sur fond de sorcellerie et ayant pour décor les dessous d'une gare parisienne... Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l'intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l'entraîne dans un cambriolage. L'appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d'antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s'est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s'enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l'enquête, s'enfonce alors dans l'étrange passé de cette victime, épouse d'un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant. Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres.

Mon avis :

Commandant Francois Chanel est un roman policier qui m'aura bien plu et aura été vite lu. En effet, j'ai très vite été prise au jeu de l'enquête pour meurtre y allant de mes propres conclusions sur l'identité du coupable et de son mobile. On est très vite mis dans le bain et l'auteur nous propose une enquête sous fond de mysticisme et de croyances africaines. 

La plume est fluide et se lit sans aucune difficulté. L'auteur a pris le parti de choisir un narrateur à la troisième personne et cela convient parfaitement, puisque du coup on peut switcher entre plusieurs personnages et avoir une vue d'ensemble plus large sur ce que chacun fait ou souhaite faire. Les descriptions sont bien dosées et permettent vraiment de s'imprégner de l'ambiance 36 quai des orfèvres ainsi que l'ambiance des gares. 

L'histoire est intrigante et jusqu'au bout, on se demande qui est le coupable. Est-ce ce drôle de garçon qui ressemble à Peter Pan et que personne ne parvient à retrouver ? Ce qui démarre comme un meurtre classique prend ensuite une tournure un peu fantastique lorsqu'on comprend que l'un des suspects n'est pas qui il semble être et qu'en plus il est insaisissable. De meurtres en meurtres, on suit François Chanel qui tente de démêler un sac de noeuds horrible à défaire. Les morts s'enchaînent sans qu'aucun lien ne soit établi pour expliquer le mobile du tueur. Et les suspects finissent toujours par s'en sortir par de nombreuses pirouettes relançant la traque du potentiel assassin. C'était assez palpitant et à côté de cela, on suit un peu la vie très plate de François. Pas marié, pas d'enfant, personne dans sa vie, c'est un féru de boulot mais qui se révèle timide et discret. Il n'aime pas s'exprimer et c'est un véritable défi pour lui de devoir se mettre en lumière. 

A côté de l'enquête on en apprend également sur l'art Africain et surtout sur certaines sculptures à qui on attribue des pouvoirs magiques dangereux. Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais en effet, le roman tombe légèrement dans le fantastique à un moment et ce, pour mon plus grand plaisir.

Les personnages sont peu développés, en raison d'un roman assez court, mais pour autant j'ai très vite su cerner le personnages de François. C'est un homme solitaire qui n'apprécie pas trop de se mélanger à la population en témoigne le peu de personnes avec qui il échange en dehors du travail. Jusqu'à l'arrivée de Salomé, cette jeune femme dont il fait la rencontre dans un train après l'avoir aidé face à un homme violent. Salomé apporte beaucoup d'oxygène au roman. Elle est lunaire, douce, drôle et toujours prête à aider. Elle va être la lumière de François. Un très beau personnage. Il y a aussi Albane, sorte de Cruella d'enfer impitoyable et qui parvient toujours à berner les autres et à obtenir ce qu'elle veut. Elle est celle qui apporte la noirceur dans le roman, celle qui finalement a simplement essayé de survivre dans un univers trop impitoyable pour elle. Et enfin Laurent, ce Peter Pan des temps modernes qui ne semble pas vouloir grandir. Naïf et discret, il parviendra sans peine à se cacher lorsqu'il va se sentir en danger.

En bref, Commandant François Chanel est un très bon roman policier. Je l'ai dévoré et j'ai passé un très bon moment en compagnie de l'ensemble des personnages. Je n'étais pas loin de comprendre le dénouement, mais il me manquait encore quelques pièces de l'énigme. Ravie d'avoir pu découvrir la plume d'un auteur que je ne connaissais pas !

Commentaires

  1. Réponses
    1. Merci beaucoup ! En même temps, un bon roman ne peut amener qu'une bonne chronique :)

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  2. je ne sais pas si vous aviez lu Exécution c'ets le même commandant ..

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