Les chroniques de Guensorde, tome 1 : Le Sceptre et la Lancette Tom Larret

 Sorti en 2020

Auto-édition

480 pages

13.50 €

La guerre fait rage au sein du territoire immense du Dieu Roi, et les conflits s'étendent jusque sous son superbe pavillon militaire. Depuis plus de mille trois cent ans, les Dieux ont laissé le royaume de la Terre aux Dieux Rois, qui se succèdent pour régner, du haut de leur divine puissance, sur l'immense territoire de Guensorde. Même si les Seize veillent encore du haut des cieux, aujourd'hui, le monarque devant qui Humains et Incarnés doivent s'agenouiller aujourd'hui, c'est Anverion l'Obscur. Mais tout le monde ne s'agenouille pas de bonne grâce. Depuis les révoltés de l'Ouest contre qui le divin monarque a pris les armes, jusqu'à une doctoresse insolente officiant au sein de sa propre armée. Et qui ploie le genou dans la lumière, mais prévoit dans l'ombre d'abattre le Dieu Roi ? Contre tant d'insoumis, la divine monarchie de Guensorde sombrera-t-elle dans le chaos ? Saga médiévale fantastique en quatre tomes, Le Sceptre et la Lancette inaugure les destins croisés d'un monarque divin et de son nouveau médecin.


Mon avis :


Le Sceptre et la lancette est pile le genre de roman dont j'avais besoin. Sombre, un peu violent et proposant un style narratif très moyen-âgeux, j'ai passé un très bon moment en compagnie d'Anverion et Aldanor.


Voyons les points positifs de ce roman de fantasy :

- Le style de l'auteur est le gros point fort de cette trilogie. On sent qu'elle s'est beaucoup documentée pour amener un parler très ancien et qui colle parfaitement à l'histoire. Des dialogues jusqu'au passage narratif, je me serais cru des siècles en arrière et cela m'a complètement conquise. Les chapitres sont courts et chacun apporte son lot de rebondissement ou termine sur une note qui intrigue au point de nous obliger à lire le suivant. Jusqu'à ce que la fatigue l'emporte et que l'on s'endort dessus.

- L'univers est dense. Propice aux coups de théâtres, trahison et vengeance de toute sorte. Nous sommes dans un univers très politisé et où le roi connu de tous et craint de beaucoup tente d'agrandir son territoire et de dominer de nouvelles villes pour accroître son pouvoir. Un roi violent qui n'hésite pas à tuer, violer, piller comme bon lui semble entourée de ses plus proches soldats et protecteurs tout aussi fous que lui. Il est énormément question également de médecine ancienne à base de plante et de repos. Et c'est aussi un point très positif. Parce qu'on a la sensation que tout est vrai tant cela semble crédible.

- Les personnages sont charismatiques. Le roi est un monstre violent et qui connaît sa capacité à dominer les autres par la peur et la barbarie. Il n'en a que faire de blesser les prostituées qu'on lui amène voire même de les laisser pour morte. Seul son bon plaisir compte, aussi si quelqu'un tente de s'opposer à lui, il agit, rapidement, efficacement. Et malgré son aspect dangereux, on sent en lui une petite étincelle de douceur surtout lorsqu'il prend Aldanor à son service. 

Cette jeune médecin qui va dès le début faire mordre la poussière au roi (au sens littéral) va se retrouver malgré elle médecin royal et devra donc suivre et soigner le roi et sa cour la plus proche dès que besoin s'en fait ressentir. Naïve, douce et très gentille, Aldanor n'hésites pas à donner son avis lorsqu'elle n'est pas d'accord avec le roi et ses proches. Souvent malmenée et moquée, elle va devenir plus courageuse au fil du roman et va donner de l'espoir aux autres, attisant même l'envie chez certains hommes de par sa virginité et son franc parler. Anverion et elle sont le jour et la nuit. Le contraste entre eux est saisissant mais l'évolution de leur relation m'a vraiment plu.

J'ai également été totalement séduite par Oulichnitza, l'Incarnée guerrière. Complètement folle, sans pitié ni peur, elle va elle aussi nouer une belle relation avec Aldanor même si cela prendra du temps. 


Les points négatifs :

- Très peu d'action dans ce premier opus qui pose d'abord les bases relationnels et l'univers dans lequel se joue un jeu du chat et de la souris. C'est d'ailleurs le seul point faible qui pourrait déranger les potentiels lecteurs de fantasy. On a bien ici et là quelques scènes de guerre et de domination de l'armée de Anverion, mais très peu tant l'auteur se focalise d'abord sur les liens des uns et des autres. Me concernant cela ne m'a pas dérangée parce que j'aime beaucoup la fantasy intimiste où on se concentre sur les personnages et leur évolution.


En bref, ce fut une très bonne lecture. J'ai été séduite par les personnages, l'univers et la plume et même si l'action n'est pas très présente, j'étais avide de moments entre Aldanor et Anverion. Je le recommande aux amateurs de fantasy, à ceux que la violence ne dérange pas non plus et qui ont envie d'un univers dense et très politique.




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