La proie du papillon de Stéphane Soutoul



Année d'édition : 2016
Edition Pygmalion
Nombre de pages : 413
Public visé : Adulte
Illustration de Loïc Canavaggia
Quatrième de couverture :
Sulfureux. Indécents. Mortels…
Avez-vous déjà entendu des rumeurs évoquant les Fils d’Éros ? On prétend à mi-voix que ces professionnels de la séduction joueraient avec les sentiments et bouleverseraient la vie de leurs victimes. Ils éveilleraient la volupté des sens, tisseraient des liens de complicité pour mieux refermer le piège de leurs charmes le moment venu. Judith de Ringis est une femme d’affaires aussi douée qu’impitoyable. Pour se débarrasser d’une concurrente gênante, elle requiert les services de l’un de ces mercenaires.
Un maître qui excelle dans l’art de mettre à nu les secrets les plus intimes et d’enjôler les âmes. Marco, dit le Papillon, s’engage à briser la proie que lui désigne Judith. Cependant, manipuler les choses de l’amour n’est jamais simple, surtout quand les plus redoutables prédateurs se révèlent, eux aussi, capables d’émotions…

Mon avis : 




Judith de Ringis est une femme d'affaire à qui tout réussi ou presque. Impitoyable et sans jamais une once de regret dans ce qu'elle fait, Judith profite de sa richesse et de notoriété. Seule ombre au tableau Annie, sa principale concurrente qu'elle hait depuis toujours même si elle feint d'être son amie auprès de tous. Lorsqu'elle voit de nombreux contrat lui passer sous le nez et qu'Annie parvient à garder la tête haute malgré un divorce violent et qui aurait dû l'anéantir, Judith n'en peut plus et décide d'agir pour détruire celle qui lui fait de l'ombre. Et voilà qu'elle découvre l'existence des fils d'Eros, d'implacables séducteurs qui savent manier l'art de la séduction à la perfection. 

J'ai été complètement séduite par ce roman. L'auteur dont j'ai adoré la saga anges d'apocalypse fait ici le pari risqué de changer d'univers de A à Z. S'essayer à de nouveaux genres est dangereux pour les fans, mais pourtant, il réussi avec brio à nous concocter une histoire qui certes n'a rien de très innovante, mais qui a le mérite d'accrocher le lecteur dès les premières pages. Alors oui, honnêtement, le roman n'est pas parfait et c'est justement ce qui fait son charme. Parce que malgré les deux trois choses qui m'ont un peu chagrinée, j'ai dévoré ce roman, soucieuse de vite découvrir comment Stéphane avait choisi de tourner son intrigue si enivrante. 

A vous qui connaissez les liaisons dangereuses ou encore le film sexe intention (la même intrigue en plus moderne), vous ne pourrez pas vous empêcher de comparer la Proie du Papillon avec ces œuvres si connues. Comme dans Sexe intention, on a ici le point de vue de la garce de service Judith. Une femme riche et qui pense que tout lui est acquis parce qu'elle se pense spéciale. Judith qu'on ne peut s'empêcher d'admirer au départ à cause de sa froideur et de son manque d'empathie pour ceux qui l'entoure. J'ai eu du mal à saisir sa haine envers Annie, qu'elle côtoie pourtant depuis des années. Jalousie cachée ? Je le pense parce qu'Annie est typiquement le genre d'héroïne qu'on aime dans les romans à l'inverse de Judith et de son fichu caractère. La psychologie de notre héroïne est donc travaillé et suffisamment approfondie pour qu'on ressente des émotions fortes la concernant. Peine, colère, pitié, haine, on ne peut s'empêcher d'avoir même parfois beaucoup de tristesse pour sa vie finalement si vide. 

Donner pour héroïne une femme aussi impitoyable est une bonne idée. Cela permet vraiment de voir l'autre côté de l'intrigue et de mieux saisir tous les enjeux que vise Judith. Elle veut détruire Annie. Pas juste lui briser le coeur, mais la voir souffrir et enfin mourir. L'air de rien, elle voue une véritable passion à sa rivale. Elle ne pense qu'à elle, l'espionne sans cesse et je me suis même demandée à un moment si elle n'éprouvait pas des sentiments amoureux à son encontre. Il faut dire qu'elle ne peut s'empêcher de toujours revenir sur Annie et ce, dans n'importe quelle situation. Cela virait à l'obsession ! Si cruelle que soit Judith, j'ai aimé son courage et son obstination. Lorsqu'elle souhaite quelque chose, elle n'y va pas par quatre chemins c'est pourquoi j'ai réussi très vite à cerner ce personnage ambiguë. Lorsqu'elle fait la connaissance de Marco, alias le Papillon, on la sent intriguée et très vite séduite par l'homme qui dégage vraiment quelque chose. Marco, un homme séduisant et charmeur qui connait toutes les ficelles de l'art de la séduction en douceur. Alors forcément, on se doute de suite que sa proie Annie n'aura aucun espoir d'en réchapper. Pourtant, très vite, l'auteur nous laisse entrevoir une suite potentiellement très différente de ce que l'on pense.

Ce qui m'a pour le moins dérangé, c'est que j'avais deviné la fin, mais pas avec le bon personnage. Les événements étaient bien là, comme je l'avais deviné suite aux nombreux indices donnés par Stéphane, mais je m'étais complètement trompé sur l'identité du personnage clef. Quel choc ! Comme quoi l'auteur a su me surprendre sur ce point ! Le second élément qui m'a un peu dérangé, c'est de voir qu'à un moment donné, on tourne un peu en rond. Judith ne cesse de s'inquiéter pour la mission qu'elle a confié à Marco qui lui continue de lui garantir qu'il ma terminera sans aucun souci. Et là on sent que Judith n'est pas aussi forte qu'elle veut bien le faire croire. Toutes les dix pages, elle ne peut s'empêcher de fouiner, de questionner, d'espionner pour voir où en est Marco. Et à force, cela finit par agacer le lecteur qui a hâte que l'homme termine sa mission. 

Alors oui le roman a quelques défauts, je suis honnête et pourtant j'ai été complètement captivé par le sort de Judith et ses crises de nerfs. C'est une véritable destructrice qui ne prend son pied qu'en rendant les autres inférieurs à elle. Elle l'assume d'ailleurs particulièrement, même si j'aurais préféré qu'elle ne succombe pas si vite à l'attirance qu'elle éprouve très tôt pour Marco. Je n'en dirais pas plus, mais j'ai trouvé la psychologie des personnages réussis et j'ai aussi regretté de ne pas en savoir plus sur le Phoenix, le personnage qui m'aura le plus marqué dans ce roman. Sombre et troublant les fois où il apparaît on pressent le pire à venir ! 

En bref, voilà un thriller sentimental réussi et qui fera chavirer les plus émotives. Le roman n'est pas parfait et pourtant il est à mon sens réussi du début à la fin des plus surprenantes. Amour, passion, vengeance, déchéance, séduction et argent, voilà un roman passionnant et écrit avec une plume délicieuse ! A ne pas bouder !

  

Commentaires

  1. Il me tente énormément ... j'en entends beaucoup de bien, même par des gens qui ne sont pas coutumiers de ce type de lectures!

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