Le Maître des insectes de Stuart Prebble

Année d'édition : 2015
Edition : Denoël
Nombre de pages : 350
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Londres, années 1960. Quand Jonathan Maguire émerge d'un mauvais sommeil sur le sol du salon, il a les mains couvertes de sang et le corps de sa femme Harriet gît à ses côtés. Seule lui revient à l'esprit une violente dispute avec cette dernière, qu'il soupçonnait d'infidélité. Jonathan est le tuteur de son grand frère Roger, dont le handicap mental l'empêche d'être autonome et qui consacre tout son temps libre à un étrange et spectaculaire élevage d'insectes. Anéanti par la mort de sa jeune épouse, Jonathan est néanmoins déterminé à échapper à la police, terrifié à l'idée que s'il était arrêté pour meurtre, Roger serait placé dans une institution. Jonathan a sacrifié trop de choses, y compris son mariage, pour accepter cette éventualité. Lui seul peut protéger Roger, à la fois incapable d'exprimer sa pensée et terriblement lucide quand il s'occupe de ses milliers de créatures grouillantes.

Mon avis :



Jonathan a toujours soutenu son grand frère Roger atteint d'un handicap mental qui l'empêche de prendre soin de lui. Déjà enfants, ils étaient très proches et ils appréciaient de passer du temps ensemble. Les années passent et Jonathan vieillit, trouvant en même temps l'amour. Mais un drame surgit et il se retrouve à gérer son grand frère alors qu'il n'a même pas pu terminer ses études afin d'évoluer comme il le voulait.

Le maître des insectes avait tout pour me plaire. Un résumé intrigant, une couverture magnifique (j'adore les insectes), alors forcément, je ne pouvais m'empêcher de foncer sur ce roman. Le verdict est sans appel, j'ai adoré ! La plume, les personnages, l'intrigue et l'ambiance, tout m'a complètement conquise, au point que j'étais soufflée une fois le roman terminé. Quel bon thriller ! Quel roman étonnant et quelle leçon de vie ! Seulement, je regrette que la quatrième de couverture en dise trop puisque Harriet ne meurt qu'à plus de la moitié du roman. Dommage donc d'ainsi gâcher le suspens du lecteur, qui pendant toute la moitié sait à quoi s'attendre.

Dès le début j'ai adoré Jonathan et l'amour qu'il éprouve pour son frère et ses parents. Il fait passer son grand frère avant lui et peu importe les circonstances. Leur relation est très belle et malgré la tournure des événements, j'ai adoré les voir évoluer et vieillir ensemble. Même si Roger est plus vieux de cinq ans, c'est bien Jonathan qui prend soin de lui. Il lui fait à manger, veille à ce que ses habitudes ne changent pas et l'entretient financièrement. Il le conduit chaque matin au bus qui emmène Roger dans un endroit spécialement conçu pour les gens comme lui. Jonathan, ce personnage si dévoué, qui très vite ne vivra plus que pour son frère et la femme qu'il aime. Il n'a pas vraiment de passion ou de but dans sa vie. Et c'est aussi pour cela qu'on l'apprécie tant. 

Au départ, le roman ne laisse pas présager un tel suspens. On suit Jonathan et les événements dramatiques qui changent radicalement sa vie. Passionnément amoureux de Harriet, il l'épouse et accepte de la voir poursuivre ses études loin de lui et de Roger. La relation amoureuse est passionnelle jusqu'au bout, au point que Jonathan ne pourra empêcher sa jalousie d'apparaître mettant son épouse très en colère. Leur relation est pleine de haut et de bas, mais on s'attache à leur passion tout comme on finit par s'attacher à Roger et à sa drôle de passion : les insectes. 

Roger. Quel personnage troublant. Tantôt perdu dans son monde décalé, tantôt très sur de lui dès lors qu'il explique son savoir sur les insectes, sa seule et dévorante passion. Il se donne l'impression d'être un Dieu qui a droit de vie ou de mort sur ses locataires de l'abri au fond du jardin. Il n'hésite pas à pousser ses connaissances au maximum pour tout savoir sur les moeurs de chacun des insectes qu'il achète. Il ne vit que pour eux et pour son petit frère qu'il protège envers et contre tout, malgré son déficit intellectuel. On sent que la relation qui les unie est très forte au point que lorsque les parents des deux jeunes hommes périssent dans un incendie troublant, Jonathan va clamer l'innocence de son grand frère jusqu'au bout qui est incapable de commettre une telle horreur. Et lorsque Harriet perdra la vie, c'est Jonathan une fois encore qui s'effondrera tenant le coup grâce à Roger, son binôme.  
 
Le roman repose de toute façon sur deux relations. Celle, fraternelle, de Roger et Jonathan qui feront en sorte de vivre leur vie en toute tranquillité. Et celles plus orageuses qui unie Harriet et Jonathan. Cette femme troublante, vive et intelligente, très courtisée par les hommes qui l'entourent. L'ambiance du roman est étouffante jusqu'à un final qui déstabilise tant cela paraît normal et pas très grave. La candeur et la foi de certains personnages est magnifique et jusqu'à la dernière page, j'ai adoré le duo formé par Jonathan et Roger.

Malgré tout, j'ai pourtant bien décelé une grosse incohérence. Jonathan dit s'être marié en 1972 et une centaine de pages, il raconte qu'en 1971 il se rend au commissariat pour annoncer la disparition de son épouse. Dommage qu'une si grosse incohérence se soit glissée dans l'ouvrage.

En bref, un roman magnifique sur le lien qui unie deux frères et que rien ne pourra séparer malgré les épreuves. Un roman qui prouve que peut-être le meurtre parfait existe, même si pour le coup, je n'ai pas trop saisi le prologue et son rapport avec le reste. Alors si quelqu'un peut m'éclairer, j'en serais ravie !


Je croque dans ce livre à pleines dents : il m'a ensorcelée !

Commentaires

  1. Wow la couverture est belle... Simple, mais très jolie et ton avis donne envie !!!

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  2. J'ai vu que tu avais posé une question sur le FB Denoël ; je préfère te répondre ici. Pour ma part, je pense que oui, dans le prologue il s'agit bien des deux frères. A la fin du livre, Jonathan se rend compte que pour qu'ils puissent avancer, il faudrait supprimer l'insectarium, et envisage la façon de l'apprendre à Roger. Je crois que c'est ce qu'il a fait, que Roger ne l'a pas supporté et a tué son frère et s'est suicidé ensuite. Ce n'est que mon avis, mais qu'en penses tu ?

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    1. je pense en effet que c'est ça qu'il s'est passé concernant le prologue ! Cela pourrait expliquer beaucoup de choses. On sait que Roger adore son frère, mais sa passion le dévore grandement !
      merci pour ton explication ^^

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  3. Même si je n'aime pas trop les insectes (je peux d'ailleurs avouer que la plupart me font peur...) ton avis sur ce roman donne envie ! Merci pour la découverte :)

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