L'unité de Ninni Holmqvist

Année d'édition : 2013
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 335
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Vous avez cinquante ans (soixante pour les hommes), vous n'avez ni conjoint ni enfants...
Bienvenue à l'Unité ! Vous y serez accueilli et pris en charge jusqu'à votre dernier souffle. Installations sportives luxueuses, jardins en perpétuelle floraison, nourriture fine à volonté, votre corps est choyé... mais ne vous appartient plus. A tout instant, vous êtes susceptible d'effectuer un " don " au bénéfice de ceux qui vivent à l'extérieur et sont encore " utiles ". À peine arrivée, Dorrit découvre son nouvel univers et l'appartement confortable qui lui a été réservé, sous l'oeil froid de caméras partout disséminées qui surveillent ses moindres mouvements.
Tout semble prévu. Sauf une rencontre qui va tout changer.








Dorrit vient de fêter ses cinquante ans. Célibataire et sans enfant, elle vit seule avec son chien Jock. N'ayant plus de lien avec ses frères et soeurs et n'ayant pas un travail nécessaire pour l'état, elle est considérée comme superflue. C'est ainsi qu'elle se retrouve envoyée à l'Unité, un grand complexe où les femmes dans son cas et les hommes dès soixante ans finissent par se rendre pour servir l'état avant de mourir. Dorrit découvre alors un lieu où les soins lui sont offerts, où elle peut se détendre et profiter de se reposer, mais tout n'est pas gratuit. En échange, les pensionnats de l'Unité doivent se soumettre à des expériences médicales dans le but de tester de nouveaux médicaments ou soins. Et tôt ou tard, ils doivent faire un don final de leurs organes pour sauver la vie d'une personne plus jeune et nécessaire à l'état. Dorrit n'imaginait pas que sa rencontre avec Johannes allait tout changer.

L'Unité est une pépite littéraire. L'un de ses romans dont on ne sort pas indemne et qu'on a pas du tout envie de terminer tant la lecture est ensorcelante. Ninni Holmqvist nous propose une vision d'un monde dystopique troublant et loin de ce que l'on trouve en littérature YA. C'est cruel, malsain et triste pour nos héros que de finir dans ce complexe. La plume de l'auteur est sublime et l'on se prend à très vite se mettre dans la peau de Dorrit, cette femme de cinquante ans qui n'a aucune attache et qui a pourtant toujours souhaité devenir maman. 

Dorrit qui a tout tenté pour tomber enceinte grâce à son amant, mais ce dernier, même s'il semblait très attaché à elle, ne pouvait confirmer à l'état avoir besoin d'elle. La raison était évidente, il était déjà marié et père d'un enfant qu'il voulait voir grandir auprès de ses deux parents. C'est triste parce que l'on voit très bien l'affection qu'avaient les amants l'un pour l'autre, mais les promesses qui ne se tiennent pas ne sont pas à faire pour Nils, cet amant passionné qui pourtant va bien vite oublier Dorrit puisqu'il n'aura pas le choix. J'ai ressenti la peine de la femme lorsqu'elle supplie son amant de devenir son concubin officiel et de l'attester  auprès des autorités. On comprend que pour elle, il est son dernier espoir, mais qu'il ne peut accepter sa demande. Dès lors, Dorrit devient pensionnaire de l'unité à son plus grand désespoir.

Au premier abord, l'Unité est un endroit accueillant et qui est similaire à une maison de retraite. Parce que tout ceux qui y sont envoyé sont seuls et vont finir par offrir leurs organes à quelqu'un de nécessaire à l'état. L'unité, c'est donc le dernier arrêt avant la mort pour nos personnages et cela donne une dimension encore plus tragique au roman. Un lieu où les soins sont gratuits, l'accès au cinéma, au théâtre, au soin de beauté et à des salles de sports sans dépenser d'argent, voilà qui pourrait faire rêver. On propose à nos pensionnaires de prendre soin d'eux, de se détendre afin de les garder en bonne santé pour pouvoir ensuite proposer leurs organes sains à des gens nécessaires. Mais l'autre réalité, c'est qu'on utilise les superflus comme des rats de laboratoire. On teste mille et un médicament sur eux les rendant parfois très malades et permettant ainsi de leur faire faire leur don final plus rapidement. Ainsi Dorrit va voir ses nouveaux amis devenir de plus en plus malade et parfois fous à cause d'essais très dangereux. 

Mais l'Unité ne fait pas tout le roman. Ce qui apporte tellement d'émotions au travers de la lecture, c'est la relation entre cet homme de soixante-quatre ans, Johannes et Dorrit qui vont tomber fou amoureux l'un de l'autre. Une relation tellement pure et douce dans ce monde d'hypocrite qu'on est content de savoir notre héroïne enfin heureuse. Quelques passages croustillants parsèment le roman, mais en toute franchise ils sont tellement bien écrits et tellement utiles pour comprendre cette relation qu'on en redemande! Johannes est un homme affectueux et galant qui va nous offrir des moments d'intenses émotions, autant qu'il en offrira à Dorrit. J'ai eu les larmes aux yeux à cause de son courage et de son sort... 

L'Unité c'est un condensé de sensations fortes, de tristesse, de peine et de douleur. Un roman qui tout au long de la lecture nous prend aux tripes et se montre tellement triste qu'on ne veut pas le terminer pour ne pas quitter notre héroïne à laquelle on s'attache si vite. Une héroïne de cinquante ans, c'est déjà rare, mais quand en plus, elle traverse des épreuves aussi difficile, on ne peut que vouloir la réconforter et l'encourager à lutter contre sa condition. Le final est fidèle au roman et je n'ai pas honte d'avouer que les larmes étaient présentes. J'en ressors toute chamboulée, parce que c'est un roman tout en émotion et en sensibilité. 

Impossible de rester de marbre devant cette pépite que je recommande sans restriction! Mon plus gros coup de coeur en dystopie à ce jour !






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Commentaires

  1. Il me fait trop envie ce livre *.* Et ton avis me donne encore plus envie !

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    1. il est génial ! Je risque pas de l'oublier de si tôt !

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  2. Waouh !! ça donne grave envie !!! hop dans ma wish list ! merci, Louve :)

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    1. de rien ! J'ai déjà reconverti plusieurs personnes autour de moi qui sont du même avis que moi ^^

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