Warbreaker de Brandon Sanderson

Année d'édition : 2012
Edition : Orbit
Nombre de pages : 547
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Voici l'histoire de deux sœurs, Vivenna et Siri.
L'histoire du Dieu-Roi que l'une d'entre elles doit épouser, et de Chanteflamme, un autre Dieu qui n'aime pas son travail. Celle aussi de Vasher, un immortel qui tente de réparer les erreurs qu'il a jadis commises, et de Saignenuit, sa mystérieuse épée. Dans leur monde, celui qui meurt auréolé de gloire devient un dieu. Il vit dans le panthéon de la cité d'Hallandren, et utilise la magie biochromatique, la magie du Souffle. Un Souffle qu'on ne peut récupérer qu'une fois, sur un individu à la fois.





Siri est la princesse d'Idris. Aux yeux de tous, elle est insignifiante, car elle n'a aucun rôle à jouer pour son peuple à l'inverse de son frère, qui est l'héritier du trône ou de sa sœur Vivenna promise au Dieu-Roi d'Hallandren. Elle vaque donc à ses occupations et n'en fait qu'à sa tête au grand désespoir de son père le roi d'Idris. Mais lorsque le roi apprend qu'Hallandren prépare une guerre contre son royaume, il ne peut se résoudre à y envoyer sa fille Vivenna comme le stipulait un traité vieux de vingt ans. Son choix va donc se porter sur Siri et à contrecoeur, il va l'envoyer dans la cité ennemi, espérant que la guerre n'éclatera pas de suite. Mais voilà, Siri n'a pas été formée à devenir l'épouse d'un Dieu dans une cité complètement différente de la sienne. Il va lui falloir se tenir à carreaux et apprendre sur le tas comment se comporter et quoi faire pour satisfaire le Dieu-roi, son époux. Très vite, elle va se faire de nombreux ennemis qui ne voient pas d'un bon œil qu'une étrangère et potentielle ennemie peut approcher de leur Dieu immortel. Tandis que Siri tente de se faire une place, Vivenna se sent trahie. Ce pour quoi on l'avait instruite depuis son plus jeune âge ne lui sera d'aucune utilité. Pire ! C'est sa petite sœur qu'on a envoyée à sa place pour porter l'héritier du Dieu-roi d'Hallandren ! Accompagnée de son fidèle ami d'enfance, la princesse va s'armer de courage pour se rendre tout de même dans la cité ennemie afin de sauver sa sœur des griffes du Dieu. Mais la route sera longue pour celle qui n'a jamais connu la pauvreté et les blessures. Celle qui parvenait autrefois à se maîtriser mieux que quiconque va se rendre compte qu'elle n'est pas aussi douée qu'elle le pensait.
Et lorsqu'un groupe de mercenaire la rencontre, tout va basculer et son destin va l'amener à voir les choses différemment.

Brandon Sanderson est un auteur dont j'ai beaucoup entendu parler. Il fait généralement l'unanimité auprès de ses lecteurs et en refermant le roman Warbreaker, je comprends pourquoi tant de lecteurs sont charmés.

Warbreaker est un one shot, c'est-à-dire que toute l'intrigue se tient dans un seul roman et franchement en fantasy, c'est devenu plutôt rare ! L'immersion dans l'univers se fait rapidement et tout naturellement. Il faut très peu de temps au lecteur pour comprendre le fonctionnement de la magie de cet univers nouveau et les enjeux qui se joueront sous nos yeux. Une petite mise en bouche nous permet de faire connaissance très tôt avec certains héros de ce roman et nous promet beaucoup d'action et de rebondissements! La lecture est fluide et vraiment agréable. Les noms des personnages sont sympas et pas trop lourds comme hélas trop souvent en fantasy. L'auteur a semé de-ci de-là quelques ingrédients courants en fantasy comme la magie, la guerre, des créatures dangereuses (ici les sans-vies) et des rois qui cherchent à s'emparer du trône de l'autre pour soit être en paix, soit agrandir leur territoire. Mais, malgré ces ingrédients, je n'ai à aucun moment été ennuyée. Parce que Brandon Sanderson fait les choses bien. Il permet au lecteur d'intégrer facilement cet univers troublant et plutôt décalé, un peu différent de ce qu'on peut voir en général. Dans la ville d'Hallandren par exemple tout est coloré et le peuple est très peu vêtu, adorant avoir les jambes à l'air libre ou de profond décolleté pour charmer leurs entourages. À Idris par contre, tout est sombre, uniforme et surtout on se couvre beaucoup! C'est donc un premier choc des cultures qui s'affrontent dans ce roman, entre un peuple qui croit en plusieurs Dieux et les vénère, sacrifiant leurs souffles pour leur permettre de vivre plus longtemps, et un peuple qui ne croit qu'en un seul Dieu, Dieu qu'ils n'ont jamais vu de leurs yeux. Hallandren aime la couleur et les festivités et n'hésite pas à utiliser des sans-vies comme soldats pour se défendre, chose que ne peut tolérer Idris. 

La magie en elle-même est vraiment originale et d'un côté chaque être humain en est dôté, sauf s'il décide de l'offrir à son Dieu ou à une personne de son choix. La magie est contenue dans le souffle des personnes, souffle qui vaut cher et qui permet à différents degrés d'avoir davantage de pouvoir. Les Dieux par exemple en possèdent beaucoup à force d'en recevoir chaque semaine, mais à l'inverse de ce don, leur sort n'est pas des plus enviable, puisqu'ils savent qu'ils devront se sacrifier tôt ou tard pour sauver une vie. J'ai grandement aimé cette contradiction entre les Dieux qui sont de sacrés personnages hauts en couleur, qui se complaisent dans la volupté et la gourmandise, n'agissant pas vraiment pour le bien de leur peuple et qui pourtant un jour vont sacrifier leur existence pour sauver une personne en détresse. Une mythologie vraiment plaisante tout comme de découvrir ce qu'il est possible de faire lorsqu'on a plusieurs souffles. Animer des objets ( cordes, vêtements), des cadavres (les sans-vies par exemple), s'élever pour obtenir certaines capacités recherchées. Bref, la multitude de possibilités avec cette magie et ce qui tourne autour m'a beaucoup plu et plaira à bon nombre de lecteurs.

Sur l'histoire en elle-même, il est évident de constater que le suspense est maintenu jusqu'au bout pour ne pas décevoir les lecteurs. Aucune prévisibilité à mes yeux, une intrigue bien ficelée qui avance à son rythme, quoi que parfois un peu trop rapidement, nous amenant plus vite à la fin. Il est d'ailleurs appréciable de voir la réelle évolution des personnages en si peu de temps et pourtant sans que cela paraisse "forcé". À ce niveau donc, tout est à la limite de la perfection ! 

Là où je suis un peu déçue, c'est de voir que certains personnages sont simplement évoqués, mais jamais apparents. ( Le roi d'Idris par exemple n'apparait que quelquefois au début et puis plus rien, tout comme les autres frères et soeur de Siri et de Vivenna.) Par contre concernant les héros, rien à redire ! Que ce soir Siri, cette pauvre princesse qui se plaisait à ne pas avoir de rôle et qui se retrouve marié à un "monstre" selon les dires de son peuple ou Vivenna qui est en fait l'inverse de sa soeur, je peux dire que j'ai aimé les personnages féminins de ce roman. Parce que j'ai découvert pour ces deux héroïnes beaucoup de contradictions un peu comme dans les infortunes de la vertu du marquis de Sade même si d'une totale autre manière. Sitri part de rien pour devenir une reine. Elle évolue dans le bon sens et devient charismatique et fière à l'inverse de sa soeur qui tombe bien bas malgré elle, tentant de secourir une soeur qui ne cherche pas à l'être. J'ai aussi beaucoup apprécié les Dieux comme Tissepourpre, une déesse séduisante et calculatrice ou encore Chanteflamme, un Dieu qui ne croit pas en lui-même et se révèle l'un des rôles clefs de l'intrigue. Mais là où j'ai le plus été étonnée, c'est avec le Dieu-Roi et Vasher et son épée qui pense. Deux personnages que j'ai adorés de par leur nature et leur vécu. 

La fin est hélas un peu trop rapide puisque même si on suppose ce qu'il adviendra de certains personnages, rien n'est écrit clairement et c'est à nous de nous conter la suite des aventures de Siri et de Vivenna.

Au final, Warbreaker est un bijou de fantasy. C'est parfois drôle, comme certaines scènes avec Chanteflamme ou les mercenaires, parfois tristes, avec le Dieu-roi ou Vivenna, parfois plein d'action et de magies. Tous les ingrédients pour en faire un roman de référence du genre. Addictif et complet, on regretterait presque qu'il n'y ait pas de suite !

Chronique pour les chroniques de l'imaginaire



Commentaires

  1. Oh de la fantasy en one shot ! Je vais noter ce titre parce que rien que sur le forum, tu m'avais donné envie de le lire :)

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  2. Le roman de fantasy en un roman sont plutôt rare effectivement. Mais un auteur qui excelle la dedans c'est David Gemmell

    Il est de loin le meilleur auteur d'Heroic-fantasy que j'ai lu. Plus l'on lis de ses livre plus on devient accro. Lui-même est une légende.

    Très bon site en passant, lâche pas

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    1. bonjour Alex ! J'ai pu découvrir un titre de David Gemmell : Légende et en effet j'étais devenu très vite accro à Druss et à l'univers de l'auteur! Merci d'être passé par ici et rassures-toi, je ne suis pas prête de lâcher ^^

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