Les Visages de Jesse Kellerman

 Sorti en 2008 aux éditions Sonatine et au format poche en 2011.


Lorsque Ethan Muller met la main sur une série de dessins d’une qualité exceptionnelle, il sait qu’il va enfin pouvoir se faire un nom dans l’univers impitoyable des marchands d’art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans dans une maison délabrée. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c’est le travail d’un génie. Mais les ennuis commencent lorsqu’un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d’enfants victimes des années plus tôt d’un mystérieux tueur en série. Ethan va alors se lancer dans une enquête qui va bien vite virer à l’obsession.C’est le début d’une spirale infernale à l’intensité dramatique et au coup de théâtre final dignes des plus grands thrillers.



Les visages est un thriller dont j'ai fait l'acquisition des années après sa sortie. A l'époque, tout le monde en parlait et je ne voulais pas me laisser submerger par l'engouement. Plus de 15 ans après sa sortie, je me suis décidée à le découvrir, un fois l'euphorie passée.

Les visages est un thriller atypique et je ne m'attendais pas du tout à cela. Je pensais y lire l'histoire d'un tueur en série sévissant encore dans les rues et s'attaquant à de très jeunes enfants. Si dans le fond c'est bien le cas, le traitement est totalement différent de mes attentes. Les visages c'est avant tout l'histoire d'Ethan Muller, un galeriste new-yorkais qui découvre par hasard une œuvre totalement unique et inédite. Mais dès l'instant où il va comprendre la profondeur de l'œuvre et ce qu'elle représente, Ethan va se mettre en quête de l'artiste qui lui a permis d'exposer les portraits.

Le roman n'est pas très intense. Vraiment. Il prend le temps de poser les personnages quelquefois trop nombreux à mon goût et à nous permettre de comprendre ce qu'il se cache derrière ses visages. Voyageant dans le passé et dans le présent, on a du mal à comprendre le lien entre les deux époques, mais au fur et à mesure on sent que se dessine une histoire sordide et glaçante. 

Ethan va donc se mettre en quête de Victor, l'auteur des visages qu'il a découvert par hasard. Et lorsqu'un policier à la retraite le contacte pour lui expliquer qu'il s'agit du visage d'enfants morts assassinés il y a plusieurs années, Ethan a peur d'avoir permis à un monstre de connaître la gloire. Dès lors, il va enquêter pour retrouver Victor et comprendre qui il est et quel est son lien avec les meurtres.

Comme je vous le disais plus haut, je vous attendais pas à un page-turner rapide et mouvementé. L'enquête est très longue et ce n'est vraiment que dans les dernières pages que nous avons le fin mot de l'histoire. Pour autant, c'est très bien écrit et même si parfois j'avais l'impression de lâcher au cours de ma lecture, il y avait toujours je ne sais quoi qui m'incitait à poursuivre. J'ai d'ailleurs préféré les séquences dans le passé qui apportent vraiment quelque chose au roman aux scènes dans le présent où on suit la vie d'Ethan et ses relations avec les femmes en général. C'était parfois très plat, notamment lorsqu'il y avait la présence de Maryline, un personnage détestable au possible. 

Je n'ai pas non plus était très séduite par le personnage principal. Trop surfait, trop lisse, Ethan est un homme riche et un peu imbu de lui-même. Pour preuve, on se rend bien vite compte à quel point il vit dans une solitude absolue et l'enquête va lui permettre de se sentir vivant.

Malgré quelques passages à vide et l'impression que le roman tourne en rond, j'ai été plutôt séduite par Les visages. Ce n'est pas réellement ce à quoi je m'attendais mais la surprise fut agréable. J'ai cependant bien fait d'attendre avant de le découvrir sans quoi je pense que j'aurais été bien déçue à l'époque.


Commentaires