Le manufacturier de Mattias Koping

Paru en 2018 aux éditions Ring

548 pages, thriller pour adulte.
Attention ce roman contient des scènes qui peuvent choquer. 


 Le 19 novembre 1991, une poignée de paramilitaires serbes massacrent une famille à Erdut, un village de Croatie. Laissé pour mort, un garçonnet échappe aux griffes des tortionnaires, les Lions de Serbie. Un quart-de-siècle plus tard, l'avocate Irena Ili? tente de remonter la piste jusqu'à la tête du commando, le sinistre Dragoljub. Le 1er avril 2017, les cadavres d'une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre, atrocement mutilés. Niché dans le dark Web, un inconnu sous pseudonyme revendique le double meurtre et propose les vidéos de ses crimes à la vente sur son site Internet... Depuis quand sévit-il ? Prêt à transgresser la loi, le capitaine de police Vladimir Radiche s'empare de l'affaire qui sème la panique sur le pays, au risque de voir l'inimaginable s'en échapper. Les deux investigations vont se percuter avec une violence inouïe. L'avocate et le flic ont des intérêts divergents et sont prêts à se livrer une guerre sans merci. Emportés dans l'abîme du terrifiant conflit yougoslave, les enquêteurs évoluent dans un vertige noir, gangrené par la violence et la corruption, où les plus pourris ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Crimes contre l'humanité, meurtres en série, fanatismes religieux, trafics entre mafias sans scrupules, l'étau se resserre au fil des chapitres. Les égouts de l'Histoire finiront par déborder, et vomir des monstres trop vite oubliés. N'ayez pas peur. Oui, il y a tout cela dans Le Manufacturier. Non, il n'y a pas d'autre issue.


Lien de Le manufacturier sur le site de l'éditeur 

Mattias Koping m'avait déjà surprise avec les Démoniaques. Un roman dur et cruel qui se veut violent et terriblement addictif. C'est sans surprise que Le Manufacturier se révèle semblable. Cruel et addictif, il nous est impossible de refermer le livre une fois commencé, malgré les nombreuses scènes de viols, de tortures et de guerres civiles. Tout y est laid et sombre, violents et meurtriers. C'est un véritable carnage et pourtant je dois bien avouer qu'il fait partie des livres les plus incroyables que j'ai lu cette année. Ce n'est pas un coup de cœur, c'est une claque littéraire.

Ce beau pavé de plus de cinq cent pages nous emmènes dans un univers de noirceur et de vengeance. Si vous pensiez qu'il n'était question que de la résolution d'une enquête vous vous trompiez.
ici il est question de plusieurs histoires qui vont se regrouper pour n'en former plus qu'une. On a d'abord Radiche, un flic inquiétant qui effraye ses collègues par son côté froid et taciturne. Jamais une parole réconfortante, ou encourageante, Radiche n'a que faire du respect et ne cherche pas à s'entendre avec ses collègues. La seule chose qui lui importe, c'est de résoudre ses enquêtes peu importe de quelle manière. Il va d'ailleurs enquêter sur le cadavre d'un dealer retrouvé torturé. Une enquête dangereuse et qui se terminera en Enfer...

D'un autre côté, on a Irena une avocate qui cherche à retrouver le chef des Lions de Serbie, une milice qui a tué, torturé et violé des centaines de personnes pendant la guerre serbo-croate. Cette même jeune femme va rencontré un homme Milovan adopté en France par son grand père et seul survivants des lions de Serbie. Il ne cherche plus qu'une chose, retrouver Dragoljub, celui qui a tué sa famille et l'a laissé pour mort. 

Enfin on a deux autres histoires qui vont rejoindre la quête d'Irena et l'enquête de Radiche : la lutte entre deux familles au Havre qui vendent de la drogue et vivent de la prostitution de pauvres filles et le manufacturier, un homme, seul qui torture des gens et fait payer ses vidéos sur le dark web.

Cela fait beaucoup d'éléments et de personnages et on se demande jusqu'à la moitié ce qui peut lier toutes ces histoires. Il sera question de meurtres, de drogues, de prostituions, de vengeance, de sévices corporelles, de torture, de voyeurisme, du lien familiale, de la guerre... Mattias Koping apporte tellement de thématique dans ce roman qu'il est impossible de les détailler toutes sans risquer soit de spoiler sans d'en oublier une.

Une chose est sure c'est que dès le début, j'ai senti en Radiche un monstre. Un homme assoiffé de violence et qui n'hésite pas à faire du mal autour de lui que ce soit physiquement ou psychologiquement (il suffit de voir comment il parle à ses collègues). Seulement, plus on avance dans le roman et plus on est surpris de son caractère et de ce qu'il est réellement.

Milovan aura lui aussi su me convaincre dès le début. Cet homme torturé et violé enfant en a réchappé de justesse et il chercher par tous les moyens à ce que l'homme responsable de ses tourments soit châtié. Il n'aura aucune pitié et c'est grâce à Irena qu'il parviendra à retrouver sa trace.

Ce roman va me rester longtemps en mémoire. Il possède tout ce qui fait un roman noir et horrible. L'auteur maîtrise à la perfection l'art de vous écœurer avec certaines scènes violentes et gores qu'on n'aimerait pas voir mises en image à la télévision... Bravo Mattias, le manufacturier est pour moi l'un des romans les plus sombres que j'ai lu jusqu'ici (au même niveau que la ligne de sang de DOA)


Commentaires

  1. Oups, je suis désolée, je vois que La ligne de sang t'a vraiment marquée... (bon, quelque part, ça me rassure, parce que c'était quand même un sacré roman dans le genre, il n'y a pas de raison que je sois la seule à en être ressortie toute chamboulée, mais j'espère quand même que tu ne m'en veux pas trop de te l'avoir envoyé).
    Du coup, tu m'intrigues vraiment beaucoup avec ce titre mais je ne sais pas si j'aurais de nouveau le cœur assez accroché pour lire quelque chose d'aussi sombre.

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    1. la ligne de sang oui m'a chamboulé. Il reste ma référence dans le milieu des thrillers horrifiques très sombres. Ceci dit Le manufacturier l'est un peu plus et je pense que si la ligne de sang t'a marqué et que tu es sensible, le manufacturier ne sera vraiment pas une lecture pour toi. Certaines séquences du livre sont vraiment à la limite du supportable !

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