Romans 1965-1969 de Philip K.Dick

Année d'édition : 2013
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 1145
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Intégrale comprenant : A rebrousse-temps, En Attendant l'année dernière, Les machines à illusions, Le guérisseur de cathédrales, Nick et le Glimmung et Message de Frolix 8.











Philip K.Dick est un auteur que je n'avais encore jamais lu. Si pourtant ses œuvres sont populaires et connues, je n'osais pas me jeter dessus, étant très difficile en science-fiction. Avec ce recueil de 6 romans écrit entre 1965 et 1969, j'ai enfin pu faire la connaissance de l'auteur et l'expérience fut extrêmement difficile à mes yeux.

En effet, l'auteur a la particularité d'écrire des romans qui ne sont pas accessibles à tous et qui traitent de tellement de thèmes qu'on peut s'y perdre si on n'est pas déjà un amateur de Philip K.Dick. J'avoue avoir été à de nombreuses reprises complètement paumée par ce que me contait l'auteur malgré sa plume agréable, là n'est pas le souci. Cela vient davantage de ses romans qui ne parleront pas à tout le monde.


À rebrousse temps

Le temps a changé. Il s'est inversé sur Terre. Ainsi, les morts se réveillent pour ensuite rajeunir et finir par retourner dans le ventre d'une femme, de là d'où nous venons tous à l'origine. Grâce à cette nouvelle façon qu'a le temps de fonctionner, des vitariums se sont créés. Leur utilité ? Trouver les morts qui vont sous peu se réveiller pour les sortir de leurs tombes et ensuite les revendre au plus offrant. C'est ainsi que Sebastien Hermès, l'un des créateurs de Vitariums se rend compte qu'un homme très important est sur le point de se réveiller. Les enchères commencent !

À rebrousse temps nous permet de découvrir une nouvelle facette de notre monde si le temps décidait de changer son fonctionnement. Les morts qui ressuscitent, les vêtements sales qui redeviennent propres en fin de journée, les repas qu'il faut dégurgiter afin de pouvoir manger sont autant de choses qui au premier abord choquent, mais qui ensuite nous semble naturelles. Philip K.Dick nous dépeint un monde rempli d'avarice et de profit où le temps n'a plus d'impact sur personne puisque l'on peut bénéficier d'une seconde vie. Ses héros ne savent pas quoi faire d'un ressuscité qui est important pour la religion et qui risque de se faire assassiner à peine sorti de sa tombe. L'auteur nous en met plein la vue et j'ai juste regretté certains personnages trop lisses comme Lotta qui ne sait jamais ce qu'elle veut. Une découverte de l'auteur qui m'a plutôt bien plu !


En attendant l'année dernière.

Éric Sweetscent est un chirurgien réputé dans la transplantation d'organe. Sa relation avec son épouse n'est pas au beau fixe, le couple ne s'entendant que très peu et passant le moins de temps possible en compagnie l'un de l'autre. Pendant ce temps-là, une guerre fait rage opposant deux peuples extra-terrestres : les Reegs et celui de Lilistar. La Terre qui s'est alliée au peuple de Lilistar assiste impuissante à la quasi-victoire des Reegs.

Lorsque le secrétaire de l'O.N.U fait appel à Éric pour tenter de rester en vie le plus longtemps possible afin de trouver une solution pour protéger les humains, Éric se voit quasiment confier le sort de toute sa planète.

En attendant l'année dernière m'a semblé plus confus que le précédent roman. On sent que l'auteur maîtrise certains aspects très particuliers de la SF et qu'il a un goût prononcé pour les héros qui n'en sont pas et qui tentent de s'en sortir à n'importe quel prix. En fait là où j'ai trouvé le roman parfois confus c'est lorsqu'il est évoqué que les personnages sont sous l'effet de la drogue et forcément, ce qu'ils pensent voir et entendre nous perturbe autant qu'eux puisque j'ai eu la sensation d'être moi aussi sous l'effet de la drogue ! Par contre tout comme dans A rebrousse-temps, j'ai aimé le style de l'auteur qui permet de vraiment apprécier un minimum notre lecture, même si le thème ne nous parle pas comme ce fut le cas ici pour ma part. Mis à part la relation désastreuse entre Éric et son épouse, je n'ai pas ressenti particulièrement d'émotion pendant ma lecture, restant sans cesse en retrait.

Les machines à illusions.

Les Ganymédiens, un peuple extra-terrestre venu de très loin, ont soumis la Terre. Presque puisque quelque part, la résistance est en marche grâce à Percy X qui se refuse à abdiquer face à ces créatures qu'il compare à des vers. Lorsqu'il fait la découverte d'une machine qui permet de créer des illusions, Percy voit là le meilleur moyen d'affronter son ennemi.

Ce roman qui n'est pas sans rappeler l'abolition de l'esclavage à mes yeux fut sympa à lire quoiqu’un peu étrange. J'ai eu la sensation que l'auteur avait simplement envie de s'amuser et de créer un roman improbable sur un sujet fort : le racisme. Il suffit de voir les Ganymédiens qui ressemblent à des vers roses, assez ridicules d'ailleurs. Le roman est assez décousu, j'ai la sensation que l'auteur l'a écrit parfois bien éveillé, parfois endormi et du coup cela a ralenti ma compréhension de l'histoire même si par rapport à En attendant l'année dernière par exemple elle est plus accessible. Une histoire de lutte entre l'homme noir et les extra-terrestres, moi ça me fait penser à la guerre de Sécession, forcément. Mais ici, c'est tellement caricaturé que parfois ça en devient drôle. Surtout avec la relation étrange entre Joahn et Percy qui tantôt se jettent dans les bras l'un de l'autre, tantôt l'homme a juste envie de tuer la demoiselle.

Une lecture étrange qui m'a pourtant assez plu !


Le guérisseur de cathédrales.

Joe Farnwright guérit les poteries. Plus aucune d'entre elles n'a de secret pour lui. Seulement, cela fait des mois qu'il n'en a pas guéri et il n'est pas le seul à s'ennuyer fermement dans son travail. L'ennui est si fort, que l'homme en vient parfois à vouloir se suicider, surtout depuis que sa femme l'a quitté. Pour lui comme pour beaucoup, la seule façon de maintenir un semblant d'excitation dans leur vie réside dans le Jeu. Ce loisir particulier où il leur faut trouver un mot à l'aide d'une définition reformulée. Tandis que Joe s'enfonce chaque jour un peu plus dans la dépression, il reçoit un étrange message des glimmung qui lui demandent de se rendre sur leur planète pour y guérir une cathédrale au fond d'un océan. Joe accepte n'ayant rien de mieux à faire.

Le guérisseur de cathédrales est un roman sombre et où rien ne va. Les gens sont mornes, malheureux, presque tous dépressifs. On pourrait même se demander si l'auteur n'a pas écrit cet ouvrage lui-même sous le coup d'une dépression tant cela se ressent. J'ai eu beaucoup de mal avec cette intrigue que j'ai parfois eu du mal à comprendre. C'est fouillis, trop complexe et surtout pour les non-adeptes de l'auteur, on a du mal à saisir la finalité du roman. Qu'à voulu dire l'auteur ? Sur quoi repose vraiment son intrigue ? Après avoir refermé le roman, je me pose encore ces questions qui n'ont pas trouvé de réponses. Certes, le voyage intersidéral est intéressant, mais j'ai trouvé que le roman était très vide, très mou. On s'ennuie, on ne trouve pas d'intérêt dans ce texte. Le personnage ne sait pas sur quel pied danser, il semble perdu et confronté à de nombreuses décisions qu'il met du temps à prendre. C'est un roman pessimiste que nous propose l'auteur et qui n'a hélas pas su me charmer du fait que je n'y ai absolument rien compris !

Nick et le Glimmung.

Nick et ses parents sont hors-la-loi depuis qu'ils hébergent Horace, un chat qui fait à leurs yeux parti de leur famille. Un chat qu'ils aiment et qu'ils n'ont pas le droit de garder, car les animaux domestiques sont désormais interdits sur Terre. Fuyant les Anti-Animaux, ils décident d'aller vivre sur une autre planète : la planète du Laboureur peuplé de créatures étranges et effrayantes.

Nick et le Glimmung est un roman de science-fiction jeunesse que j'ai beaucoup aimé. Si les romans plus adultes sont compliqués et demandent beaucoup d'attention pour être compris, ce roman-ci est beaucoup plus abordable, même si à mon sens, il n'est pas vraiment jeunesse puisque la plume de l'auteur reste la même que pour les autres romans et surtout les thèmes traités n'ont rien d'enfantin. Une Terre où les animaux sont interdits et donc abattus comme le pensent nos héros et une planète remplie de créatures horribles et dangereuses, voilà un roman qui fera vraiment peur aux jeunes lecteurs. Je regrette que le roman soit si court parce qu'en toute franchise il y a matière à faire quelque chose de plus mâture et de tellement intéressant ! Ici Horace le chat est drôle et donne un peu de douceur à l'histoire qui se déroule sur une planète quasi morte parce qu'une créature le Glimmung en a décidé ainsi. La rencontre entre Nick et les différents monstres qui peuplent la planète m'a beaucoup plu et n'a rien d'enfantin. Un très bon roman qui se lit avec beaucoup de plaisir !


Message de Frolix 8.

Au XXIIe siècle, la société totalitaire se voit divisée par deux classes. Les Exceptionnels de l'un et les Nouveaux de l'autre, deux races de mutants qui dominent la planète. Les deux groupes tentent de créer leur police sur Terre jusqu'à ce qu'un explorateur revienne accompagné d'une créature presque invisible et d'une intelligence supérieure dont le but sera d'anéantir les Exceptionnels et les Nouveaux.

Ce roman-ci m'a vraiment déplu. Si l'écriture de l'auteur reste plus ou moins la même, on ne ressent pas la même énergie qui lui a servi pour A rebrousse-temps par exemple. C'est d'ailleurs dommage parce que l'auteur qui a trop voulu en faire déçoit le lecteur qui s'ennuie et surtout qui n'aime pas forcément le chemin de facilité que prend Philip K.Dick au travers de ce roman. Tout est trop facile pour les personnages, les créatures possèdent des capacités pour le moins improbables et agaçantes. Je n'ai pas été séduite par l'idée générale ni par les pouvoirs des mutants qui m'ont semblé caricaturaux au possible. Tout y est médiocre et on sentirait presque que l'auteur a davantage voulu se moquer de certaines sociétés ce qui rend l'histoire moins crédible.

Au final, je pense que Philip K.Dick est un auteur qui n'est pas accessible par tous les lecteurs. Ceux qui n'aiment pas la science-fiction n'y trouveront absolument par leur compte tout comme ceux qui ne lisent que des romans dystopiques jeunesse. L'auteur est bien plus pointilleux et surtout plus concentré sur ses créations ce qui fait que parfois, on se perd un peu dans le dédale de personnages improbables et étonnants que nous propose l'auteur. À réserver aux amateurs de hautes technologies, de sociétés complètement revues et de personnages troublants. Pour ma part, la découverte fut difficile et je pense ne pas être le public visé par l'auteur.

Ma note : 4/10

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