Chance de Kem Nunn

Année d'édition : 2017
Edition : Sonatine
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
À San Francisco, la vie bien ordonnée du docteur Eldon Chance est en train de partir à vau-l'eau. À bientôt cinquante ans, le brillant neuropsychiatre récemment divorcé commence à trouver son quotidien ennuyeux. Ce vide est bientôt comblé par la soudaine fascination qu'il éprouve pour une de ses patientes, la très séduisante mais très instable Jaclyn Blackstone. Hélas pour lui, le mari de celle-ci, un flic corrompu et dangereux de la brigade criminelle, est d'une jalousie féroce et personne ne souhaite l'avoir pour ennemi. Peu à peu, l'obsession que Chance nourrit pour Jaclyn va l'entraîner dans une histoire autrement plus sombre et complexe que ce qu'il avait imaginé...

La première page :
Mon avis :

Chance, c'est l'un des romans de ce mois-ci que j'attendais le plus. Son résumé m'avait beaucoup intriguée et j'étais persuadée de passer un moment incroyable. Hélas pour moi, je suis vite redescendue sur Terre et même si je ne classerais pas le roman dans les plus mauvais que j'ai pu lire, il fait partie des moins entraînant et addictif. Addictif oui et non. J'ai quand même dévoré le roman en quasi une journée parce que j'attendais de pouvoir enfin avoir sous les yeux l'événement qui ferait toute la différence et force est de constater qu'il n'a jamais été là. Chance est une lecture très lente, qui prend le temps de poser ses personnages et leur environnement, mais parfois bien trop et arrivé à la moitié du roman on attend encore que les choses basculent. 

Le rythme est lent, on sent la volonté de l'auteur de prendre son temps et de vouloir nous réveiller en toute douceur. Pour le coup, j'ai quand même passer 90 % du roman à avoir l'esprit complètement ailleurs parce que je me sentais pas concerné par l'histoire de Chance. C'est dire que le personnage peu complètement laisser indifférent. Dommage, vraiment, parce que malgré cette lenteur et toute cette attente qui n'est pas comblée, ya d'excellentes choses dans ce roman. 

Le style par exemple. J'ai trouvé la plume de Kem Nunn très stylé et imagé. Sa façon de décrire quelqu'un ou quelque chose est poétique et malgré toute sa bonne volonté, et l'appréciation que j'ai eu de sa plume, c'est vraiment l'histoire en elle-même et le héros qui ne m'auront pas convaincu. Bon et ensuite, de quoi ça parle finalement Chance ? Chance c'est un médecin, un neuropsychiatre qui étudie de nombreux cas en vue d'un procès proche. Chance est divorcé et a une fille, adolescente. La vie du docteur est monotone, ennuyeuse et on le ressent très vite à cause de cette capacité qu'il a de vite se raccrocher à la moindre petite chose insignifiante. (Par exemple lorsqu'il cherche à vendre certains meubles). Sa femme l'a d'ailleurs quitté pour un sportif, un mec complètement différent, plus physique que cérébral et lorsqu'on fait la connaissance de Chance, on comprend qu'il ne fasse pas grimper sa femme au rideau. Ce mec est d'une mollesse ! Il vit lentement, n'a pas vraiment de passion et ne tente pas de changer son quotidien monotone. On aimerait le secouer, lui dire de vivre, parce que c'est un personnage qui s'enfonce petit à petit quitte à devenir invisible aux yeux des autres tant son charisme est inexistant.

Alors bien sur lorsque Jaclyn éprouve un peu trop d'intérêt pour lui, Chance se sent revivre et va alors prendre des décisions qui ne correspondent pas avec sa déontologie. Ne pas s'immiscer dans la vie de l'un de ses patients. Ne pas éprouver une attirance ou pulsion pour ses patients. Ne surtout pas, mais surtout pas, prendre de parti surtout lorsqu'on découvre que le conjoint de la jeune femme est un flic dangereux. En y repensant, je suis forcée de reconnaître que la réalité est complètement altéré pour Chance et que c'est la psychologie qui est mise en avant. Chance qui travaille sur la psychologie de ses patients va peut-être à son tour être victime d'une vision erronée de ce qui l'entoure. Je dis bien peut-être parce que même si le narrateur est interne, on est ici à la troisième personne et du coup on pense saisir les mêmes choses que le héros. Ne cherche-t-il pas en fin de compte des faits qu'il exagère volontairement dans le seul but de se trouver un passe-temps ?

Jaclyn est un personnage énigmatique qui souffre d'un dédoublement de la personnalité. Tantôt pauvre chose chétive et craintive, elle devient parfois une toute autre femme, sûre d'elle et de ses pulsions. Et nous on assiste impuissant à un jeu de séduction dangereux qui aura de lourdes conséquences pour Chance.

Je suis perplexe. Je ne sais quoi penser de ce roman. Je n'ai pas pour habitude de dévorer un roman lent où l'auteur passe plus de temps à nous conter les événements quotidiens d'un héros insipide et en même temps, j'ai trouvé intelligent et ingénieux cette montée de questions et de rebondissement. En fait, je pense que Chance est un ovni. Un thriller atypique dont on ne sait pas trop quoi penser une fois terminé. La question que je me pose c'est : que m'en restera-t-il en mémoire passé quelques semaines ? De vous à moi, je ne peux vous recommander ce roman, comme je ne peux vous dire de passer votre chemin. Cela dépendra de votre perceptions, de ce qu'il en ressortira lorsque vous aurez croisé le chemin de Jaclyn.

Vous trouverez :
- De nombreuses pathologies psychologiques.
- Une femme effrayante de par son dédoublement de personnalité
- Une histoire lente à démarrer avec un style parfois très descriptif

Vous ne trouverez pas :
- De l'action
- Des faits établis et certifiés

 

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