Le Seigneur des mouches, partie 1 de Frederic Gynsterblom

Année d'édition : 2008
Edition : edilivre
Nombre de pages : 538
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Banni il attend sa délivrance depuis des siècles. Dévoreur d'innocence, il règne sur les initiés de l'Ombre. Lorsque le sang du sacrifice donnera chair à la foi. Lorsque passé, présent et futur ne feront qu'un. Quant la nouvelle race venue du fond des âges fondra sur l'humanité. Délivré par la main abjecte de sa descendance, il reviendra parmi les hommes. Pour se nourrir de chair et de péchés.


Mon avis :

David Daniels emmène sa famille pendant trois mois pour devenir le concierge du pensionnat de Dragstone. Lui qui était un bon journaliste est très vite tombé dans la dépression suite au meurtre de son caméraman. Depuis, ses nuits sont mouvementées de multiples cauchemars. Sa femme elle-même a de nombreux démons enfouis en elle. Victime de sévices sexuels dans son enfance, elle n'a hélas pas non plus des nuits agréables. Leur fille adolescente, elle, est plutôt branchée clairvoyance et mysticisme. Quant au petit garçon, il ne pense encore qu'à jouer et à découvrir le monde. Ce que cette famille ignore, c'est qu'elle va mettre les pieds dans un lieu sordide où l'enfer règne et surtout où chaque habitant cache un secret lourd et vicieux. David n'emmène-t-il pas sans la savoir sa famille vers une mort certaine ?

Le seigneur des mouches avait un spitch très intéressant. Moi qui suis une grande amatrice d'anciens auteurs de l'horreur (clive barker, graham masterton, Joe Hill, Stephen King, James Herbert, Jack Vance, Dean koontz...) j'avais hâte de me plonger dans un nouveau roman horrifique à l'ancienne et comme on en fait plus de nos jours. Hélas, très vite, mon enthousiasme a disparu et j'ai, je l'avoue, peiné pour terminer ce premier tome. 

L'écriture de l'auteur constitue en grande partie un problème pour le roman ici proposé. Style qui manque beaucoup de fluidité, hésitation dans l'utilisation des temps et de la ponctuation, vocabulaire léger et quelquefois mal employé ( un menton énergique, par exemple, je trouve que cet adjectif ne peut qualifier un menton...). À mon sens, l'auteur devrait revoir l'intégralité de son roman et tenter d'adoucir le ton et surtout de corriger ses phrases qui pour moi manque de finesse. Le vocabulaire des personnages est beaucoup trop vulgaire, et certes, on est loin d'être dans un pays enchanté, mais justement à trop vouloir foncer tête baissée dans une optique très horrifique, les passages qui devraient nous faire frémir ne nous font aucun effet. Il serait intéressant de mieux doser ces passages et tout ce qui les entoure pour justement jouer sur un contraste qui fonctionnerait davantage. 

Certaines situations sont juste excessives à mes yeux. Le fils du maire de la ville qui agresse Jenny en plein restaurant sans que personne ne bouge, c'est improbable. Son comportement l'est tout autant. L'auteur a voulu donner un degré d'horreur dans son roman trop important et du coup, l'effet et complètement loupé. Entre les viols, les monstres, les cauchemars, les tueurs en séries, les insectes, la secte..., il y a trop de choses et le lecteur n'a pas une seule seconde pour souffler et accumule la lecture d'événements abjects et gores. Je n'ai à aucun moment réussi à avoir de la compassion ou de la peine pour un personnage. En fait, j'ai l'impression de lire un journal écrit par un journaliste qui n'a aucune émotion particulière pour ses héros tragiques qui affrontent le mal. 

Second problème à mes yeux : la multitude de personnages et d'événements. On n’a pas le temps de s'attacher aux héros que déjà l'auteur nous propose de faire la connaissance d'un nouveau protagoniste. On va donc suivre au moins dix personnages différents et qui n'ont comme lien entre eux que le lieu où ils se trouvent et le démon. Entre David Daniels, Sally Daniels, Jenny Daniels, Jason Daniels, le shérif Doug Bradford, Maude Bradford, Joey Bradford, Katleen Bradford, Fred Flanagan, Darren Davenport, Vernon Davenport, Scott Fildjerall... bref, il y en a trop et la plupart meurent ce qui ne nous permet pas de nous y attacher.

Concernant l'histoire en elle-même, je pense que l'auteur a voulu trop en faire en s'inspirant de beaucoup d'auteurs connus dans ce milieu. Je suis persuadée que les auteurs d'horreur ont bercé sa jeunesse parce que cela se ressent, mais hélas, l'effet n'est pas le même. Pourquoi n'avoir pas choisi d'impliquer une famille bien sous tout rapport dans ce milieu pour jouer davantage sur les contrastes ? (Ne pas faire que Sally a été violée dans sa jeunesse, que Jenny ne soit pas l'occulte, et que David n'est pas subi un tel choc dans sa carrière par exemple.) Je pense que cela aurait eu plus d'impact pour le lecteur et pour la famille que de les voir, eux, débarquer dans quelque chose qui les dépasse psychologiquement. 

Je ne vais rien ajouter, je pense avoir dit le principal qui fait que selon moi, ce roman n'est pas réussi. C'est dommage, car l'auteur a de l'idée et de l'inspiration, mais un retravaille de fond serait nécessaire en occultant pas mal de scènes et détails pour renforcer son côté horrifique.

Ma note : 3.5/10

http://www.avenuedelhorreur.fr/

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